Dès 1929, Krishnamurti (1895-1986) s’est lancé dans des prises de parole publiques à travers le monde. Sa bataille ? Réfléchir à la manière d’accéder à la vérité de la vie en se libérant de ses entraves – l'accumulation de l'instruction, de la mémoire, des traditions et systèmes de pensée. Se délivrer de l'esprit statique, du connu, permettrait à chaque homme et à chaque femme de devenir l’architecte d’une société nouvelle.
1968, aux États-Unis, c'est l'année de l'élection de Nixon, celle aussi de l'assassinat de Martin Luther King, et la quatrième année consécutive de guerre au Vietnam. Partout, l'american way of life est remise en doute. S'inscrivant dans ce contexte, Krishnamurti part à la rencontre des étudiants américains. La question qu’il leur pose, en substance, reste aujourd’hui encore d’une pressante actualité : comment penser une révolution qui ne soit pas sanglante, une « révolution fondamentale » qui naîtrait en chaque individu ?
Né en Inde en 1895, Jiddu Krishnamurti fut pris en charge très jeune par la société théosophique qui voyait en lui « l’instructeur du monde » dont elle avait proclamé la venue. Mais faisant preuve d’indépendance d’esprit, il se détacha de tout ordre religieux en 1929. Il apparut dès lors comme un penseur de premier ordre, intransigeant et inclassable, convaincu que l’on cesse d’approcher la vérité dès lors que l’on suit le chemin tracé par les autres. Il est notamment l’auteur de La Nature de la pensée et Vivre dans un monde en crise.