Descripción
Révérend Père Augustin Colombel (1833-1905), missionnaire jésuite en Chine, père de l?astronomie moderne en Chine à qui on doit la construction de l?observatoire de Shanghai. L.A.S., Ousi [actuelle Shanghai ?], 17 avril 1872, 4p in-8. A sa soeur Marie-Thérèse Colombel (1839-1912), baronne Richerand : « Ma bien chère s?ur, Je reviens du nord de mon district où j'ai passé toutes les fêtes de Pâques, depuis deux mois je suis en course et je dois repartir après demain matin. Je te trouve toujours fidèle à ton affection pour moi et ta lettre du 6 février m'attendait ici. J'ai reçu aussi les journaux que vous m'envoyiez, l'album des ruines de Paris et la photographie de mgr Surat. Je vous remercie de vos attentions délicates. [.] Vous pensez bien que parmi mes chrétiens j'ai toute sorte de personnes, les riches exceptés toutefois. Ici plus que partout ailleurs la malédiction de l'Evangile pèse sur eux. Outre cette raison principale, on peut ajouter qu'ici plus que partout ailleurs cette classe tient d'autant plus à la terre qu'elle y jouit davantage. La grande majorité de ces pauvres gens cultive quelques arpents de terre. L'admirable fécondité du sol leur demande au plus quatre mois de travail et ils ont une récolte de riz qui leur donne la nourriture de la famille d'abord puis de quoi vendre assez pour pourvoir aux vêtements et aux autres besoins. Je n'ai qu'un catéchumène qui possède 200 arpents, il n'en cultive que 40 qui suffisent amplement pour ses besoins, mais le pauvre homme est trop simple, il se laisse gruger par tous ses parents et amis payens, il en est toujours à la misère. J'ai aussi parmi mes chrétiens deux anciens prêtres des idoles, l'un brûlait l'encens devant Fo et les autres dieux que la Chine a empruntés à l'Inde, il avait la tête rasée, c'est un Bonze. Il est maintenant cuisinier dans un thé tenu par des payens (comme qui dirait dans un café). L'autre faisait pousser sa queue et récitait les prières chinoises devant je ne sais quel héros du céleste empire, c'est un Fao sse (?). Comme j'avais refusé la communion au Fao sse qui n'était pas assez instruit et accordé cette faveur au Bonze qui dans sa simplicité savait et croyait le nécessaire. L'orgueil du Fao sse se réveilla et se traduisit en coup de poing sur la tête de son émule. C'était au moins un signe qu'il désirait le bienfait de la communion. Mais ce désir ne me paraissant pas assez surnaturel je lui donnais pourtant tous les torts. Parmi mes catéchumènes, j'ai aussi d'anciens rebelles, ils ont bien des meurtres à se reprocher, Dieu leur a pardonné, la justice chinoise ne s'en préoccupe pas, mais si jamais on établit les lois françaises en Chine et qu'il vienne un procureur de la république ou du Roi, je le prierais bien sincèrement de ne pas trop chercher à savoir le passé. Vous voyez combien nous avons besoin du secours de Dieu, priez beaucoup pour ces pauvres gens, pour que les payens ouvrent les yeux, j'espère que le Bon Dieu, à son heure, aura pitié d'eux. Ici comme en France on s'attend à de grands évènements. Prions pour que Dieu les tourne à sa gloire. Priez aussi pour moi, que vos prières m'accompagnent partout et nous aurons ainsi tous part à la même récompense. Adieu tout à tous et à chacun. Mon respect et mon affection toute entière, surtout à notre bien aimé père. Ton frère tout dévoué. Aug. M. Colombel s.j. » Magnifique témoignage sur le développement des missions en Chine et à Shanghai. Cette lettre a été publié avec quelques autres sur le blog du Bibliomane Moderne le 14 octobre 2021. Elles apportent un éclairage particulièrement intéressant sur le développement des missions jésuites en Chine et à Shanghai en particulier. [242]. N° de ref. del artículo 012482
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