La correspondance de ces années 1933-1936, capitales pour Roger Martin du Gard, qui écrit alors L'Été 1914, et cruciales pour le monde, qui entre peu à peu dans une nouvelle avant-guerre, tire son intérêt des confidences de l'écrivain sur lui-même et son œuvre, et de son témoignage sur son temps. Fin décembre 1932, R.M.G. confiait à un ami qu'il ressentait «une grande incertitude» et que son instabilité était «accrue par les remous du monde européen». «Piquer un plongeon en plein travail » pouvait pourtant lui assurer, espérait-il, une sorte de «salut». Des facteurs d'instabilité, il n'en manque pas, en effet, au cours des années suivantes, tant dans la vie de l'écrivain que dans le monde qui l'entoure. Sa situation financière critique le contraint à mettre son château du Tertre «en veilleuse» et à s'éloigner de Paris pour aller vivre plus modestement, à Cassis d'abord, puis à Nice. Mais ce qui aurait pu être une expérience de l'exil est plutôt celle d'une vie nouvelle, plus libre, plus épanouie, et même d'une jeunesse retrouvée. Le travail n'en devient pas plus facile mais il est résolument, presque sereinement, assumé, si bien que ce séjour méditerranéen permet au romancier de réaliser le projet formé en 1932 : donner en quelques volumes leur achèvement aux Thibault. Pourtant «les remous du monde européen» ne cessent de venir troubler sa vie studieuse : l'aggravation générale de la crise économique, celle du climat social et politique en France, la dégradation de la situation internationale lui font craindre de ne pouvoir finir son ouvrage. Mais cela même est un aiguillon, et, par ailleurs, le spectacle de ce monde troublé lui permet d'enrichir et de préciser le tableau qu'il peint, jour après jour, dans son livre, des semaines fatales de l'été 1914.
«La correspondance de Martin du Gard est comme celle de Flaubert, complémentaire de l'œuvre romanesque, et cela de deux façons. On peut d'abord chercher à voir dans ces lettres, comme dans un journal intime, les coulisses de l'œuvre, le laboratoire secret de la création, l'envers du décor de la fiction. On y trouvera, dans le domaine de la genèse des œuvres, des circonstances biographiques, des expériences et influences subies ou recherchées, des lectures, des idées et des théories littéraires ou philosophiques, une riche matière, irremplaçable pour tout lecteur curieux de la naissance des livres et de leurs origines obscures. Mais on peut aussi y chercher tout autre chose : l'expression directe d'une personnalité forte, libérée de tout souci du public et de toutes les contraintes qu'il impose à l'écrivain. C'est alors un livre tout différent qu'on lira, un livre valant par lui-même et ayant en lui-même sa justification et son intérêt, une œuvre autre, indépendante de l'œuvre de fiction et peut-être supérieure à elle.»Maurice Rieuneau.
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Paperback. Condición: NEUF. La correspondance de ces années 1933-1936, capitales pour Roger Martin du Gard, qui écrit alors L'Été 1914, et cruciales pour le monde, qui entre peu à peu dans une nouvelle avant-guerre, tire son intérêt des confidences de l'écrivain sur lui-même et son oeuvre, et de son témoignage sur son temps. Fin décembre 1932, R.M.G. confiait à un ami qu'il ressentait "une grande incertitude" et que son instabilité était "accrue par les remous du monde européen". "Piquer un plongeon en plein travail " pouvait pourtant lui assurer, espérait-il, une sorte de "salut". Des facteurs d'instabilité, il n'en manque pas, en effet, au cours des années suivantes, tant dans la vie de l'écrivain que dans le monde qui l'entoure. Sa situation financière critique le contraint à mettre son château du Tertre "en veilleuse" et à s'éloigner de Paris pour aller vivre plus modestement, à Cassis d'abord, puis à Nice. Mais ce qui aurait pu être une expérience de l'exil est plutôt celle d'une vie nouvelle, plus libre, plus épanouie, et même d'une jeunesse retrouvée. Le travail n'en devient pas plus facile mais il est résolument, presque sereinement, assumé, si bien que ce séjour méditerranéen permet au romancier de réaliser le projet formé en 1932:donner en quelques volumes leur achèvement aux Thibault. Pourtant "les remous du monde européen" ne cessent de venir troubler sa vie studieuse:l'aggravation générale de la crise économique, celle du climat social et politique en France, la dégradation de la situation internationale lui font craindre de ne pouvoir finir son ouvrage. Mais cela même est un aiguillon, et, par ailleurs, le spectacle de ce monde troublé lui permet d'enrichir et de préciser le tableau qu'il peint, jour après jour, dans son livre, des semaines fatales de l'été 1914. - Nombre de page(s) : 760 p. - Poids : 0g - Langue : fre - Genre : Non attribué / Foires aux livres. Nº de ref. del artículo: N9782070719198
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