Jules Dalou, le sculpteur de la République - Tapa dura

En 1905, la Ville de Paris acquiert le fonds d'atelier d'Aimé Jules Dalou (1848-1902), sculpteur majeur du dernier tiers du XIXe siècle, alors aussi célèbre que son contemporain Rodin, et fort apprécié en Angleterre (où il a vécu et enseigné) et aux Etats-Unis. Régulièrement complété par des dons et achats, aucun musée ne possède aujourd'hui de fonds comparable, même si le musée d'Orsay et le Victoria & Albert Museum s'efforcent d'enrichir également les leurs. Si les oeuvres originales entrèrent dans les collections du Petit Palais l'héritière de Dalou, sa fille Georgette, puis l'orphelinat des Arts, qui hérita de Georgette, en éditèrent de nombreuses fontes posthumes. Ces fontes - de Susse, Houdebine, Hébrard... -,ainsi que quelques éditions en grès et en marbre, participent encore de la diffusion de l'oeuvre du sculpteur, fréquemment reproduites dans la Gazette de l'Hôtel Drouot. A l'intérêt des marchands et des collectionneurs s'ajoute celui des historiens d'art: la majorité des chercheurs que reçoit le département des sculptures vient consulter ce fonds et de nombreux étudiants consacrent leur travail de recherche au sculpteur, en France mais aussi à l'étranger. Il s'agit de publier pour la première fois le catalogue raisonné de ce fonds de renommée internationale. Outil d'identification des oeuvres de Dalou indispensable au marché de l'art, publication de référence attendue par les historiens d'art, cet ouvrage scientifique présentera les 368 oeuvres du fonds, accompagnées de documents inédits - dessins et archives (contrats d'édition, photographies anciennes...) issus d'une collection privée découverte récemment -,qui permettent un nouvel éclairage du travail de Dalou. Richement illustré de plus de 900 reproductions, issues d'une campagne photographique spécifique, ce magnifique beau-Iivre invite également le grand public à découvrir l'oeuvre de Dalou.

Amélie Simier, conservateur en chef, directrice des musées Bourdelle et Zadkine.