Descripción
ROBESPIERRE 1758 - 1794 Par Jean MASSIN EDITIONS LE CLUB FRANCAIS DU LIVRE, 1959 RELIE, 318 PAGES. BIBLIOGRAPHIE ILLUSTRE DE 19 REPRODUCTIONS DE GRAVURES ET PORTRAITS L opportuniste CAMBACERES, homme du « Marais » au temps de la Convention, deuxième Consul par la suite avant d être un des hommes clefs du régime impérial, ne fut jamais un robespierriste fanatique. Pourtant il eut une fois le courage de dire à BONAPARTE que « le procès de ROBESPIERRE avait été jugé sans jamais avoir été plaidé ». NAPOLEON, qui fut un des protégés du frère de ROBESPIERRE à Toulon et écrivit à l époque un texte très « jacobin »: le « Souper de Beaucaire », fit sienne cette opinion au point de la reproduire lors des entretiens avec ses fidèles dans l exil de Sainte-Hélène. Au 9 Thermidor, on sait que les conjurés n eurent qu un plan: empêcher à tout prix de parler l homme qu ils avaient résolu d éliminer. Les Thermidoriens ont réussi à imposer à une longue postérité le portrait de leur victime qu il leur convenait de répandre jusqu à en faire une opinion courante. Un portrait ? Non un masque, le chef d uvre de l assassinat posthume. Blafard, chafouin, compassé, les yeux clignotants, la voix grêle, la mise prétentieuse. Un animal humain d espèce mesquine, sans génie, sans éloquence vraie, incapable d action, implacable de logique abstraite, poussé au premier rang par l aveuglement seul des circonstances, combinant chacun de ses coups longtemps à l avance sur l échiquier révolutionnaire, forgeant et utilisant dans l ombre la formidable machine de guerre des sociétés jacobines. Donc un cuistre qui verse les flots du sang d un peuple pour asseoir sa dictature personnelle et rêve, ce faisant, d un bonheur mathématique à l usage du monde entier. La candeur de ses rivaux jointe à sa propre médiocrité explique son élévation; l horreur qu il inspira suffit à justifier sa chute. Si la vérité de l histoire est telle, deux faits deviennent inexplicables. Le premier de ces faits, c est que la mort de ROBESPIERRE, l échec de sa tentative, a tranché net le cours de la Révolution, en deux parties sans commune mesure. Cela est si vrai que les anti-robespierristes les plus fidèlement révolutionnaires: BILLAUD-VARENNE, CAMBON ou BARERE, ont tous exprimé dans leur vieillesse l amer regret de l être faits les complices du 9 Thermidor. Si l élan de la Révolution c est brisé net avec l exécution de ROBESPIERRE ( la réaction thermidorienne aboutissant inéluctablement au 18 brumaire et au régime impérial), peut-on dire que cet homme fut si insignifiant ? Ne doit-on pas en conclure plutôt que plus que personne, ROBESPIERRE fut la force de la Révolution. Le second de ces faits , c est que, de son vivant, ROBESPIERRE a été aimé du peuple comme aucun chef politique, aucun gouvernant de son temps. NAPOLEON BONAPARTE de son vivant, Général vainqueur, Consul puis Empereur, fascina par plus de gloire mais n obtint pas tant de tendresse. Beaucoup d autres révolutionnaires, eurent leur heure de célébrité ou de prestige durant les 5 années qui séparent le 14 Juillet du 9 Thermidor. Aucun du début de 1791 au début de 1794, n a reçu une popularité aussi continue, aussi profonde, aussi convaincue. Aux heures ou tout semblait perdu ROBESPIERRE apparaissait aux patriotes comme le visage de l espérance. En lui un peuple entier, sans-culottes et révolutionnaires bourgeois, reconnaissait la voix de son c ur en même temps que de sa raison. Et un moment vint ou ses adversaires mêmes hésitaient à le toucher, tant ils craignaient de blesser à mort les « patriotes » en frappant ce géant. Ce géant, non pas ce petit avocat méticuleux et raisonneur. Cet homme au c ur brûlant, non pas ce théoricien bilieux et guindé. Ce lion, non pas ce renard. -Se demander s il eut du génie n. N° de ref. del artículo ABE-13731251028
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