Sans lieu d'édition [Paris], ni nom d'éditeur [Chaubert et Hérissant], 1760. In-quarto (206 X 265 mm) demi-basane fauve à coins, dos cinq nerfs, pièce de titre chagrin grenat, tranches rouges (reliure de l'époque) ; (1) f. blanc, VIII (dont titre)-336 pages, (1) f. blanc. Pièce de titre renouvelée. Ex-libris ancien collé sur le premier contreplat. ÉDITION ORIGINALE, TRÈS RARE, de ce traité exposant UN PROJET DE RÉFORME FISCALE du royaume de France. C'est l'UN DES PLUS IMPORTANTS OUVRAGES ÉCONOMIQUES ET FINANCIERS DE L'ANCIEN RÉGIME. Il fut imprimé conjointement par deux imprimeurs parisiens, Chaubert et Hérissant. Il s'agit de la première oeuvre vraiment personnelle du Marquis de Mirabeau depuis sa conversion à la doctrine physiocratique. Composée avec la collaboration de Quesnay, la "Théorie de l'impôt" contribua à imposer les idées du courant physiocratique, dont elle est l'un des plus illustres fleurons. Cet écrit philanthropique est divisé en NEUF ENTRETIENS traitant de la contribution, de la rétribution, de l'impôt pécuniaire, du commerce et de l'industrie, de la régie intérieure, des revenus de la Nation, de la suppression de l'imposition excessive et de la répartition de la recette de l'impôt. LES PRINCIPES DE LA NOUVELLE ÉCOLE ÉCONOMIQUE : «Mirabeau, qui avait fait la connaissance de Quesnay, vers 1758, et qui était aussitôt devenu son disciple dévoué et même fanatique, écrivait, en 1761, sous son inspiration, la "Théorie de l'impôt". Il y posait les principes de la liberté absolue du commerce, du consentement de l'impôt, de la création d'un impôt unique et portant sur le produit net du sol, c'est-à-dire sur le revenu foncier; il recommandait la suppression des droits d'entrée et des fermes générales comme le seul moyen d'éviter la banqueroute, qu'il prévoyait imminente. Six jours après la publication du livre qui avait le plus grand succès, Mirabeau était conduit à Vincennes. Il y resta huit jours ; on interdit à l'imprimeur Hérissant d'exercer son métier pendant deux mois et divers autres libraires et colporteurs furent arrêtés » (Belin). LE POIDS DE LA «DETTE PUBLIQUE » : partisan d'une révolution fiscale fondée sur un impôt universel et proportionnel, Mirabeau critique le système fiscal d'Ancien Régime où les niches sont pléthoriques et l'imposition de certains écrasante. Mais le point de similitude le plus frappant entre les faits rapportés par l'ouvrage de Mirabeau et la situation économique et politique contemporaine est celui de la dette publique. La France de Louis XVI, comme la France d'aujourd'hui, est structurellement endettée: la guerre de sept ans, engagée depuis 1756, et qui oppose principalement la France à l'Angleterre, notamment dans son désir de conserver les précieuses colonies d'Amérique du Nord, coûte une fortune au royaume. Et les Français se plaignent d'être «étouffés sous tant d'entraves d'un fisc usuraire et ruineux » (page 65). SÉDUISANT EXEMPLAIRE: le relieur a conservé les belles marges de l'ouvrage, fait peu commun à l'époque. (Ined, "Les Doctrines françaises avant 1800", n°3209 - Cioranescu, 45630 - Paul Jammes, "Le Bûcher bibliographique", n° 568 - Belin, "Le Mouvement philosophique", p. 186 - Goldsmiths, 9602 - Kress, 5883 - Einaudi, 3946). NICE COPY. PICTURES AND MORE DETAILS ON REQUEST. N° de ref. de la librería 004110
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