Descripción
TALLEYRAND Par le Comte de SAINT AULAIRE Ambassadeur de France EDITIONS DUNOD, Collection « Les Constructeurs » , 1936 BROCHE, 436 PAGES. « On a comparé NAPOLEON à un mythe solaire parce qu il est né dans une île du Levant pour mourir dans une île du Couchant. Son astre politique se lève à un pôle et s éteint à l autre. Le rêve napoléonien suppose une immense Cité idéale gouvernée par des sages, ou, ce qui est encore plus chimérique, des peuples composés d hommes semblables à des dieux, des hommes exempts d erreur et de malice. TALLEYRAND, qui avait ses raisons de croire au péché originel, en tient compte dans ses conceptions politiques. Parce qu il est prévision, alors que NAPOLEON est surtout vision, parce qu il ne quitte pas la terre, il va plus loin avec sa béquille, sans disputer à l autre le privilège de fixer le soleil dans son vol. Il a eu beaucoup « d aventures » moins nobles que celles de NAPOLEON, et il a encore moins donné son nom à son siècle, après une existence cependant presque séculaire. Mais au siècle suivant les conséquences de son action se développent encore dans le sens ou il le souhaitait, tandis que l action de NAPOLÉON, son action politique seulement, l action morale étant incalculable- se prolonge par des réactions en sens contraire qui détruisent son uvre. Si TALLEYRAND revenait il conclurait que, pour la France exposée à périr dans l anarchie et la corruption du Directoire, NAPOLEON a été le salut, non la santé, un remède, non un régime. Il verrait en lui un constructeur plutôt qu un fondateur. Peut-être revendiquerait-il pour lui-même ce dernier titre en alléguant que l essentiel de son uvre -l alliance anglaise et l indépendance de la Belgique- a l avantage de la durée. Il y a trois phases dans la carrière politique de TALLEYRAND. Dans la première, la phase révolutionnaire, c est un destructeur; dans la deuxième, l Empire, c est surtout un décorateur; dans la troisième sous la Monarchie, il devient constructeur. Décorateur sous l Empire, puisqu il donne, autant que possible, à des entreprises démesurées et violentes, les couleurs du bon sens et de la courtoisie, il n aura pas été que cela. Sans doute, alors, en fait de construction, il se voue surtout à celle de sa fortune, dans tous les sens du mot. L Histoire, cependant ne doit pas oublier que, par son rôle au 18 brumaire, il a, plus que tout autre, influé sur le choix de l architecte qui rebâtit la France. Plus directement il a réorganisé le Ministères des Affaires Étrangères, ou il introduit un esprit et une équipe qui en font comme un îlot d Ancien Régime au milieu de la Révolution et de l Empire. Grâce à lui, avec la mémoire de CHOISEUL et de VERGENNES, se perpétue dans l ombre une tradition qui après la défaite finale de 1814 sera le principe d une résurrection. C est dans la défaite qu il triomphera de lui-même et c est sur les ruines de l Empire qu il bâtit. En attendant, tout en maintenant la bonne doctrine et en formant une bonne équipe pour l appliquer, le moment venu, il se forme lui-même. Un ex-Évêque, fut-il TALLEYRAND, n est pas tout de suite un bon Ministre des Affaires Étrangères. La subtilité du théologien et la discrétion du prélat sans les scrupules du prêtre n y suffisent pas. Ce n est qu en faisant des écoles, parfois en se trompant, qu il atteindra la maîtrise. Dès que les évènements lui fourniront les matériaux en 1814 il saura construire un port intérieur: le Gouvernement de LOUIS XVIII et un port extérieur: les traités de Vienne, ou après tant d orages la France se refera et d où, quand les vents redeviendront favorables, elle appareillera de nouveau vers un grand destin ». Cte de SAINT-AULAIRE. L auteur de cette excellente étude biographique, le Comte Charles de SAINT-AULAIRE 1866-1954, de sensibilité monarchiste, fut l. N° de ref. del artículo ABE-1475745739935
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