Le passé forézien - Tapa blanda

Au milieu de ce siècle, une équipe d'historiens (Guy de Neubourg, Edouard Perroy, l'abbé Merle, Marguerite Gonon, Etienne Fournial), réunie par Georges Guichard s'est vouée au patient déchiffrage des milliers de chartes foréziennes conservées jusqu'à nosjours. Pour Marguerite Gonon, issue du terroir régional, il importait que le fruit de ces travaux, dont s'enrichissait l'histoire médiévale, fût rapporté aux habitants du "pays". Elle eut donc à coeur de vulgariser son érudition, en multipliant, à destination des plus larges publics, des articles de presse, des brochures et des conférences.
Ce faisant, elle manifestait aussi la reconnaissance des chercheurs à l'égard des ruraux foréziens, dont la réalité et le langage quotidiens lui procuraient maints enseignements indispensables à la compréhension des textes anciens, ne serait-ce que par les multiples filiations qu'elle avait reconnues entre le latin médiéval et le patois de nos campagnes. On comprend pourquoi une bonne partie de ses articles ont paru dans l'hebdomadaire "Paysans de la Loire" ou dans une série de fascicules édités par la Chambre d'Agriculture, les plus "savants" étant réservés au bulletin de la Diana et à diverses publications universitaires. Il appartenait au Centre d'Etudes Foréziennes de rassembler les plus significatifs de ces écrits. Les personnes ayant assisté aux conférences de Marguerite Gonon y retrouveront sa verve, sa vivacité, la simplicité de langage avec laquelle elle faisait part de ses savoirs érudits, sa façon vivante et imagée d'éclairer la vie quotidienne ancestrale par les réalités de notre temps, aussi bien quand il s'agit d'objets que lorsqu'il est question, à travers les vieux grimoires, de raconter les comportements et les mentalités.