Reseña del editor:
Un journaliste sportif - le narrateur et personnage central du roman - est censé obtenir un entretien avec Rodgeur Fédérère (dont seule l’orthographe diffère avec l’identité du vrai champion). Or cette interview arrive au mauvais moment, en 2008. Le tennisman, qui jusque-là a raflé tous les trophées, vient de commencer à perdre plusieurs matchs d’affilée. Panique à bord, effondrement intérieur. S’il avait la grâce, est-il possible qu’il ne l’ait plus ? et s’il l’a perdue, peut-il la recouvrer ? A l’aune de ces défaites surprenantes, le champion refuse tout contact avec la presse. Et c’est justement cette crise que le narrateur veut sonder, mesurer à quel point le statut de numéro 1 mondial a moulé, corseté, inhibé ce joueur qui semblait intouchable, « écrivant l’Histoire en direct ». Après quelques rendez-vous manqués, les deux hommes finissent par se rencontrer, échanger à mots couverts, puis rentrer dans le vif du sujet, jusqu’à devenir presque inséparables. Leur complicité les conduira bientôt à rejoindre Londres en moto pour y opérer un rocambolesque cambriolage, puis à perdre littéralement la tête à Bamako. Au cours de cette équipée éthylique qui fera se lever bien des fantômes, ils vont poursuivre dans des lieux très improbables - le toit du musée Tussaud, un ferry ralliant Douvres à Calais, un restaurant en forme de sanglier, un bordel slave au bord du fleuve Niger - un dialogue qui s’évertue à mieux nommer et conjurer une certaine morbidité. Entre doutes et certitudes vacillantes, les deux motards ont l’esprit de plus en plus libéré par le voyage qui les conduit aux frontières de leur identité, de leur croyance, de leur désir. A mi-parcours, l’invitation inopinée du fantasque Benigno Ramos - Philippin fan absolu de Fédérère montant un club de tennis en son honneur à Bamako - aura d’ailleurs permis une ultime sortie de route, au Mali. Perte des repères aidant, c’est le livre entier qui entre alors en transe verbale, laissant, après le retour du champion à ses tournois, le journaliste poursuivre seul sa nuit africaine, de carnaval en bordélisation (au sens propre) de son Eros. Dans cette réjouissante odyssée qui porte bien son titre, Arno Bertina a fait le pari d’emprunter un personnage public pour le transfigurer dans une pure fiction. Et plus le récit prend des tours comiques, incongrus, délirants, plus le lecteur a l’impression de découvrir les dilemmes du vrai champion. Même si, pour l’auteur comme pour son alter ego journaliste, l’enjeu est ailleurs : retrouver l’accord du coeur et de l’âme, de la tête et des jambes, là où le tennis joue comme un terrain d’expérimentation de la légèreté, une métaphore sur la grâce du jeu, enfin délestée du regard des autres et des pesanteurs de l’être.
Contraportada:
En 2008, Rodgeur Fédérère commence à perdre quelques matchs. Panique à bord, «le plus grand tennisman de l’histoire» est au bord de l’effondrement. S’il avait la grâce, est-il possible qu’il ne l’ait plus, et s’il l’a perdue, peut-il la recouvrer ? Un journaliste sportif venu l’interviewer va l’accompagner dans cette quête en Californie, à Londres et au Mali. Tout au long de cette réjouissante odyssée, Arno Bertina fait le pari d’emprunter un personnage public pour le transfigurer dans une fiction nerveuse et délirante, où l’on croisera entre autres les écrivains Thoreau et Pirsig, mais aussi Mike Tyson. À mesure que le roman prend des tours comiques, incongrus, voluptueux, éthyliques ou contemplatifs, le lecteur a l’impression de découvrir le dilemme du vrai champion : comment demeurer en mouvement dans sa tête, explosif et léger, quand tout le monde ne voit plus en vous qu’une icône sportive ? Quand on vous a figé à l’état de statue de cire, comment rester en vie, pleinement présent ?
"Sobre este título" puede pertenecer a otra edición de este libro.